Et pourtant… aujourd’hui, Clarisse souligne qu’elle n’exerce plus son métier : « Je ne suis plus avocate, je suis clairement devenue cheffe d’entreprise. Mais j’ai encore des difficultés à le dire. » Des difficultés, mais de la fierté aussi : « J’ai exercé la profession dans toutes ses acceptions possibles. J’ai été associée trois fois. Et puis en 2017, j’étais avec Serge [Vatine] et on a voulu créer quelque chose de différent. »
Ce «quelque chose» s’appelle Bold et emploie aujourd’hui 80 personnes. Clarisse a créé une marque et un modèle spécifique d’abonnement, à l’opposé du sur-mesure. «C’est voulu, c’est fait pour : c’est ce dont nos clients ont besoin. »
En 2008, Clarisse avait adhéré à un syndicat d’avocats et s’interrogeait déjà : ses confrères réalisaient-ils combien les nouvelles technologies allaient modifier le métier ? «Avant, on était des sachants, comme les médecins. Désormais, notre profession continue à former des experts, alors que l’expertise ne fait plus la différence, elle nous limite, même. Notre métier, ce n’est plus de connaître le droit. Nos clients lisent en anglais, se renseignent sur Internet, ils connaissent mieux leur dossier que nous. Ils ne nous choisissent pas parce que nous sommes des sachants. »