Félix « ne se voyait pas du tout aller dans le secteur privé classique, ni dans le secteur public ». Chemin faisant, il est interpelé par l’absurdité d’un monde schizophrène entre les entreprises d’un côté et l’intérêt général et le bien commun (État, collectivités, associations) de l’autre. « On a mis un mur entre le salarié et le citoyen. J’ai toujours porté cette conviction qu’on peut faire tomber ce mur et construire des ponts pour relier les deux mondes », affirme-t-il.
Né en lien étroit avec cette vision, le projet basé sur un modèle hybride a pris diverses formes : d’abord une association étudiante, puis une entreprise qui réunit aujourd’hui 220 entreprises, plus de 1 800 associations et 40 000 utilisateurs. « Je n’ai pas fait ça pour m’enrichir personnellement. Dans le monde idéal, notre projet serait resté une asso. Mais la vie, ce n’est pas le monde idéal », note Félix, pragmatique. Après avoir proposé aux salariés des missions d’associations et développé une logique de sensibilisation aux sujets climatiques, sociaux (égalité femme-homme) et de handicap, Vendredi aide désormais les entreprises à être exemplaires en interne pour qu’elles deviennent une partie de la solution.
Le rôle de Félix ? « Donner envie aux gens de partager, d’incarner la vision et de la transmettre ». D’un point de vue plus pratique, parler à des investisseurs ou à des candidats, trouver de l’argent, des financements, coordonner les sujets marketing, vente, ressources humaines, coacher ses dirigeants d’équipe… « Ce qui est intéressant en tant qu’entrepreneur, c’est qu’on change de rôle tous les jours. On alterne en permanence entre des postures de négociation et de séduction, présentes dans toutes les facettes du métier : penser la stratégie, vendre, gérer des conflits, trancher, arbitrer… Tous les 5-6 mois ou années (en fonction du rythme de développement), on change de fonction ou de métier », explique-t-il.