L’épisode actuel aura-t-il pour autre effet positif d’assainir le marché des start-up ? Certains VC le pensent. « Ils estiment que cette crise va remettre un peu d’ordre. La plupart étaient là en 2008 ou commençaient leur carrière, les vétérans ont vu l’éclatement de la bulle Internet, 2008, etc. Been there, survived that. Dans une situation où le torrent de liquidités à faible prix que les banques centrales ont mis à disposition des économies a nourri une sorte de bulle qui a fait que les valorisations de certaines boîtes sont parfois devenues délirantes au cours des huit dernières années, la plupart des fonds étaient préparés, au moins en partie. Tous anticipaient une potentielle crevée de la bulle à horizon 2022-2025. Ce qui était inattendu, c’était le fait que ce soit un virus venu d’une province de Chine et pas les tensions géopolitiques ou des annonces hasardeuses de la BCE qui lancent ce qui devrait être une crise hallucinante aux dires de tous. »
« J’ai l’impression que les fonds ont essayé de se préparer à des décotes brutales de leur portefeuille. Je ne sais pas si ces pare-feux seront efficaces mais de ce que j’entends, ils n’ont pas l’intention d’agir dans la précipitation. Tous sont un peu en mode « Wait and See », gèrent les plus grosses urgences et continuent à alimenter leur dealflow. Ils ne signeront pas forcément autant d’accords d’investissements qu’il y a un an mais ils continueront, pour nourrir la machine et pour faire vivre l’argent. Les négociations seront sans doute plus dures, les valorisations revues à la baisse et les clauses toujours plus contraignantes dans les contrats, mais les beaux projets restent des beaux projets. »