Au cours de notre interview, Nicolas Pelletier est souvent revenu sur son âge, plaisantant et parlant de lui comme d’un « papy ». « Là dans l’équipe, il y en a beaucoup, je pourrais être leur père ! », sourit-il. Avec ses cheveux poivre et sel, et les années qui ont creusé son visage, il a acquis une certaine sagesse. Mais c’est aussi un gagnant qui a su retrouver au fond de lui-même la force de conquérir en restant aligné avec lui-même.
C’est l’instinct qui est revenu, celui de ne pas laisser tomber. Nicolas Pelletier consultait sa messagerie Facebook quand un camarade de promo de Sciences Po lui a parlé d’un projet de finance collaborative. Du jour au lendemain, ils ont décidé de se revoir et de travailler ensemble. Même si cette collaboration professionnelle n’a finalement pas tenu dans le temps, l’idée s’est affinée et la fintech Pledg est née. Tout s’est accéléré. « Comme lorsqu’on écrit un livre, créer sa propre start-up, c’est se donner à 100% dans son propre projet. »
Grâce à Pledg, les acheteurs peuvent acheter en plusieurs fois, tandis que le marchand est payé comptant. L’expérience client est facilitée, surtout quand on sait que 30% des internautes ne finalisent pas leur achat après avoir mis des produits dans leur panier. En 2017, Pledg levait 1 million d’euros ; en 2021, la start-up qui ambitionne de devenir une licorne, en a levé 80.
« Je suis dans une grande famille où l’on travaille plutôt dans de grandes entreprises. Quand on me demande comment faire pour monter sa start-up, je réponds qu’il y a pas de comment faire, il faut juste être disponible. Et quand tu n’as rien, tu acceptes tout. »
Pour Nicolas Pelletier, l’ambition de Pledg est différente de celle de Musiwave, « un feu de paille qui s’est bien vendu ». Pledg rend service aux acheteurs et aux boutiques ayant pignon sur rue ou en ligne et c’est essentiel. Aujourd’hui, l’ex-banquier d’affaires vit pleinement son expérience de start-upper à succès.
Après s’être longuement posé des questions sur son orientation professionnel, Nicolas Pelletier est enfin réconcilié avec lui-même. Lorsqu’il analyse son passé, il ne juge plus les ruptures comme des échecs, de démission en missions qu’il estimait parfois inachevées. Ce sont simplement des périodes qui alternent comme les vagues et leur ressac. Ce qui compte, c’est l’air du large. Son avenir après la vie professionnelle, il l’imagine ainsi : « Trois ou -quatre livres et puis mourir en paix ».