“On louait des terres en Ukraine, 50 000 hectares”, plus simplement “on était des agriculteurs à grande échelle”. Mais l’essentiel du travail, se trouvait dans le fait de ne pas être sur un terrain occidental : “ici, à priori, on part sur une base de confiance, là-bas tu pars sur une base de suspicion permanente”. Le diplômé de management en industrie agroalimentaire doit faire face à des problèmes de terrain. Les contrôles sont compliqués, voire impossibles pendant les récoltes, “avec des camions qui se déplacent entre les champs et les fermes, tu peux avoir quelqu’un qui arrive avec un camion indépendant et qui récupère vingt tonnes de colza, qui disparaissent”. Au moment du labour, il faut vérifier que le travail n’a pas été bâclé dans le but de récupérer le fioul restant. Dans le cas des pesticides, “parfois les pulvérisateurs étaient remplis d’eau, pour récupérer le produit et le revendre sur le marché noir”. Si les aspects opérationnels semblent compliqués, Charles Van Den Broek souligne l’enrichissement de s’investir dans une culture différente, avec “des gens qui ont une histoire différente de la tienne”. C’est d’ailleurs ce cap là qu’il a gardé : lorsque l’entreprise est vendue, il rejoint le groupe Roullier. Une entreprise familiale indépendante créée en 1959, “qui vend des amendements pour les sols et des engrais spécifiques”, explique-t-il. “J’ai commencé comme le bras droit du directeur général Europe et ensuite, j’ai pris la direction d’une filiale en Scandinavie et Pays Baltes”.
Mais au moment charnière d’un déménagement à Copenhague, un proche qui compte investir dans une entreprise – Blend – lui propose d’embarquer dans l’aventure entrepreneuriale.