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Jérôme, le self-made man


Jérôme Vergnole

Arobiz, agence de communication expressément conçue pour les diagnostiqueurs immobilier, soufflera ses 15 bougies l’année prochaine. Depuis sa création, les compteurs ont grimpé : l’entreprise regroupe aujourd’hui 28 collaborateurs.


Le syndicaliste devenu patron


Jérôme Vergnolle, raconte un parcours singulier, fait de petits boulots, de syndicalisme, de voyages autour du monde et d’initiatives en rafale. Face à la crise, il réagit comme quelqu’un qui s’est construit tout seul : en combattant. Commercial dans l’âme, il partage ses bonnes pratiques business.


Chez Arobiz, une journée de travail coûte « entre 5 000 et 6 000 euros de masse salariale » : le confinement aurait pu faire très mal, mais à la mi-mars l’équipe venait de signer un grand nombre de commandes, alors elle a pu profiter de ces deux mois pour produire.


Pour le patron, le confinement a aussi représenté « une opportunité de monter en confiance sur le télétravail ». « Je me suis rendu compte que tout le monde était autonome, que j’étais seulement une pièce du puzzle. Le confinement a fait tomber toutes mes réticences sur le télétravail », indique Jérôme.


La force de la conviction, ça doit aller, donc ça va.


Et surtout, il a multiplié les initiatives pour maintenir le lien avec ses clients et prospects. Une façon de garder le contrôle, aussi. Extrêmement pragmatique, il n’est pas du genre à paniquer pour rien. Tant qu’on ne lui annule pas une commande, il ne s’inquiète pas. En revanche, il continue de faire rentrer du business.

C’est une forme de prophétie auto-réalisatrice : ça doit aller, donc ça va.


Le confinement : un espace-temps (très) fertile pour Arobiz


Durant les huit semaines de confinement, Arobiz aura donc lancé successivement :


  • un kit de communication spécial Covid-19, mis à disposition de ses clients ;


  • une campagne « Démasquez-vous » pour inviter les diagnostiqueurs à offrir leurs masques aux soignants ;


  • le « campus Arobiz », avec des webinars gratuits consacrés à l’optimisation du référencement Internet, l’amélioration de la prospection commerciale, l’utilisation des réseaux sociaux… ;


  • la « Sogexpert University » (du nom de la deuxième entreprise de Jérôme), sur le même concept, mais décliné aux solutions de gestion extranet ;


  • un livre blanc intitulé « Comment occuper vos journées quand on est confiné à domicile ? » ;


  • un mini cahier de coloriage « Mon Papa est un super diagnostiqueur », pour occuper les enfants à la maison ;


  • des affiches pour baliser la zone d’intervention – en vue de la reprise des rendez-vous terrain – personnalisables aux couleurs du cabinet de diagnostic.


« J’ai commencé à rédiger mon cahier des charges dans l’avion, la veille du confinement, et je l’ai mis en œuvre dès le lundi 16 mars, souligne Jérôme. C’était aussi le bon moment pour communiquer et en tant qu’agence de communication nous avons voulu montrer l’exemple ! »


« Il faut de la générosité pour entreprendre. »

Au bout de 2 à 3 semaines, les webinaires sont devenu un canal d’acquisition compliqué – trop de monde sur le coup, une saturation des prospects. Mais pour les premiers à s’être lancés, le résultat est positif : « Des leads de qualité. Je suis un fervent défenseur du gratuit, pour générer du payant, et nos démarches lors du confinement en ont à nouveau fait la démonstration. Il faut de la générosité pour entreprendre. »


Jérôme sait de quoi il parle. Il est commercial dans l’âme. « Moi, au départ, j’étais télé-opérateur chez Carrefour et délégué syndical, jusque mes 28 ou 29 ans. Je n’ai pas le Bac, je n’ai pas fait d’études. »

L’entrepreneur annonce la couleur d’emblée. Sans fausse pudeur, mais sans fanfaronner non plus. Il connaît la valeur du terrain : « Le travail de télé-opérateur est insuffisamment valorisé et pourtant c’est le nerf de la guerre de la relation client, c’est vraiment ce qui fait la différence. Dans mon cas, cette expérience a aussi constitué une très bonne école pour mon activité d’entrepreneur. »


La meilleure école : l’apprentissage sur le terrain


Jérôme s’intéresse à la communication, au numérique, c’est ainsi qu’il crée naturellement ses tout premiers sites Internet, avec un spectre large : de la compilation de blagues à la littérature amoureuse.

Le site baptisé delirant.com attire jusqu’à 15 000 visiteurs quotidiens et commence à générer des revenus avec les premiers Google AdSense. « C’est comme ça que j’ai pu quitter mon emploi chez Carrefour. Mais très vite, je suis revenu au métier pour lequel je suis fait : commercial ! J’avais envie de travailler pour des TPE et PME. »


Les hasards de la vie amènent Jérôme à quitter Paris pour la Côte basque, puis à s’intéresser au diagnostic immobilier, une profession réglementée qui naît en 1996. Recherche d’amiante, de plomb, contrôle de l’électricité ou du gaz, diagnostic de performance énergétique… La palette d’activités des diagnostiqueurs s’étoffe progressivement – la France compte aujourd’hui 4 000 cabinets, des solos aux « gros calibres » comme Bureau Veritas ou Socotec – et Jérôme se positionne avec une offre de communication dédiée à la filière.


« En 5 ans, j’ai multiplié par 10 les effectifs »

A ce jour, Arobiz travaille pour 1 500 cabinets de diagnostic un peu partout en France : il a donc séduit plus d’un tiers du marché, y compris certaines fédérations de diagnostiqueurs. Conception de sites Internet, marketing digital, SEO, génération de leads… L’agence s’est diversifiée et Jérôme veille à renouveler son positionnement. « Il y a encore cinq ans, je ne comptais que trois salariés. J’ai réussi à me débrouiller et désormais j’ai une équipe géniale. On ne réussit pas tout seul, il faut savoir s’entourer. »


La crise est un révélateur de potentiel


L’état du marché immobilier, dans les semaines qui viennent, sera important pour l’activité d’Arobiz, puisque les ventes et mises en location génèrent en cascade du chiffre pour les diagnostiqueurs et pour leurs prestataires.


Jérôme reste confiant. Il a commencé dès la dernière semaine de confinement à développer une nouvelle niche de clientèle, avec les bureaux d’études thermiques. Il songe déjà à son prochain voyage – il a l’habitude de partir 20 semaines chaque année – et en parallèle construit un projet humanitaire, autour du numérique, toujours.


Il pense, enfin, avoir repéré durant le confinement la middle manager qu’il cherchait depuis des années. « Elle s’est vraiment révélée en période de crise. »


Portrait réalisé en Mai 2020 et rédigé avec ♡ par Florence Boulenger.

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