Oops, he did it again. Après avoir développé son premier réseau social à 17 ans, Yann Lechelle a fondé, cofondé ou rejoint plusieurs start-up au cours de sa carrière dans la tech. Il a également conçu des logiciels performants à Hollywood et sur les marchés financiers. En septembre dernier, il a lancé :probabl. une entreprise dédiée au développement et au partage des outils open source de traitement des données. Qu’est-ce qui motive cet ingénieur au CV interminable ? Un engagement sans faille pour la souveraineté numérique et une confiance envers la France, l’Europe et leurs talents.
L’entrepreneur est-il un artiste ?
Si on utilise le terme de création aussi bien pour une entreprise que pour une œuvre d’art, est-ce que cela veut dire que l’entrepreneur est mu uniquement par ses tripes ? L’artiste crée-t-il pour le simple fait de créer, ou parce qu’il sait qu’il y a une attente pour son œuvre ? Avec humilité, Yann Lechelle ne se positionne peut-être pas aux côtés de Van Gogh, mais il reconnaît qu’il fait partie des créateurs motivés par le produit, pas par l’argent. « Certains artistes créent pour déclencher une émotion chez l’autre. Pour moi aussi, la rencontre entre le produit et son marché est la consécration de l’énergie entrepreneuriale. »
Un militant de la French Tech
Yann Lechelle a vécu aux États-Unis et est rentré en France en colère. Le pays du fromage, du vin et de la Sécurité Sociale est en retard sur la scène de la technologie, en particulier face aux géants américains. « Ça me rend furieux que les États-Unis gagnent et que l’Europe perde, alors que nous avons les compétences. On se laisse piétiner par les USA car on n’est pas favorable à un protectionnisme intelligent, qui ferait émerger des acteurs significatifs. »
Yann rêve d’une tech bleu-blanc-rouge, ou au moins européenne. Et comme il y croit, il engage un lobbying fort auprès de Bercy et de Bruxelles pour leur prouver que l’importance de la souveraineté numérique.
Le job dating de l’extrême
Arrivé à un carrefour dans sa carrière, Yann Lechelle n’a pas fait les choses à moitié pour avancer dans sa réflexion sur l’avenir. « J’ai rencontré absolument tous ceux qui avaient quelque chose à partager avec moi, à raison de cinq rendez-vous par jour pendant sept semaines, sur des sujets tous différents. » Cette mise à nu auprès de son réseau lui élargit les horizons et lui permet de rencontrer une équipe de l’INRIA avec qui il élabore son prochain projet, :probabl. Une start-up qui mêle son engagement envers plus de transparence numérique, en distribuant les connaissances au plus grand nombre, pour enfin soutenir la souveraineté européenne.