« Nous opérons nous-mêmes nos structures informatiques en interne »
Antoine Forcinal et ses collaborateurs - des ingénieurs pour la plupart - se félicitent de réussir à se passer de service IT. Le directeur général de la Française de l’Énergie, producteur national de gaz, d’électricité et de chaleur, témoigne des pratiques de l’entreprise.
La Française de l’Énergie, producteur national de gaz, d’électricité et de chaleur, est une entreprise qui rassemble des données sensibles. « Nos données financières, mais aussi celles liées à notre savoir-faire industriel et technique, à nos installations et à leur maintenance, ainsi que toutes nos données de production et les données personnelles des collaborateurs, partenaires et actionnaires de l’entreprise… toutes sont essentielles à notre activité et à la sécurisation entre nos machines et nos opérateurs », détaille Antoine Forcinal, directeur général de la Française de l’Energie.
Il précise encore : « Nous utilisons des serveurs NAS (Network Attached Storage, ndlr) auxquels personne de l’extérieur n’a accès, sauf quelques exceptions, pour nos back-up, et nos données comptables sont hébergées sur un cloud sécurisé, le tout en France, loin de nos bureaux et de nos installations. »
Une entreprise sans service IT
Au sein de la Française de l’Énergie, vous ne trouverez pas de service IT, ni interne, ni externe. « Nous avons besoin d’autonomie 24h/24 ; nous ne pouvons pas dépendre d’un service IT ! », argue Antoine Forcinal.
Comment s’en passer ? « Nous sommes ingénieurs, et pas plus bêtes que des informaticiens. Nous sommes capables de préciser nos besoins, nous tourner vers un prestataire pour monter l’infrastructure, et ensuite l’opérer nous-mêmes », explique Antoine Forcinal, qui précise recourir à un informaticien consultant externe, qui effectue chaque mois des tests afin de s’assurer du bon fonctionnement des NAS. « Ce dernier peut également aider un collaborateur à distance pour un paramétrage particulier », ajoute-t-il.
Quant à la souveraineté technologique, pour Antoine Forcinal, la question n’est pas tant l’origine des prestataires que la valeur apportée. « La gestion de la data s’apparente pour moi à un centre de profit ; nous optons aujourd’hui pour une solution hybride parce qu’elle dégage la meilleure plus-value à cet instant-T, et non pour des raisons de souveraineté », insiste le DG.
D’ailleurs, son projet actuel : l’intégration de la Blockchain pour certifier aux consommateurs l’origine du gaz, la Française de l’Énergie travaille avec une startup française pour des raisons de pragmatisme plus que de patriotisme.
Enfin, sur la question de la cybersécurité, Antoine Forcinal regrette qu’aucune disposition préventive n’existe dans le cadre européen. « Face à la recrudescence des cyberattaques, la juridiction a posteriori ne sert à rien sur l’instant… Les entreprises ne sont pas protégées », constate Antoine Forcinal, en attente de solutions et d’actions communautaires sur le sujet.
« Face à la recrudescence des cyberattaques, la juridiction a posteriori ne sert à rien sur l’instant. »
Interview issu de l'étude : Concilier performance industrielle et souveraineté technologique, éditée par Instinct Collectif en partenariat avec Cleyrop.
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