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Jean Michel Karam - Fondateur & PDG de Memscap et IEVA Group : "L'Etat doit être un super entrepreneur"

Dernière mise à jour : 15 juil.

Jean Michel Karam

Serial entrepreneur, Jean Michel Karam a choisi la France pour monter et développer ses activités. Pourtant, il a bénéficié au départ de fonds…américains ! Selon lui, le développement de la souveraineté technologique et industrielle passe avant tout par les investissements étatiques.


«  Mes premiers pas dans le business ont été soutenus financièrement par la Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA),  agence du département de la Défense américaine chargée de la recherche et du développement des nouvelles technologies destinées à un usage militaire  »,  se souvient Jean Michel Karam,  fondateur et dirigeant de Memscap, entreprise concevant des microsystèmes électromécaniques, et de IEVA Group, spécialisé dans les services et les expériences beauté personnalisés grâce à la technologie IoT.


Ce financement aurait-il pu provenir de l’Europe ou de la France,  à travers la BPI par exemple  ? «  Je ne pense pas… J’ai l’a priori d’une administration française en mal de dynamisme et d’audace sur la question des investissements technologiques », confesse Jean Michel Karam.


Investir dans la techno


Pour l’entrepreneur franco-libanais,  la réponse de l’Europe, et des États qui la composent,  doit s’inspirer du modèle américain,  bien plus performant à ses yeux. « Nous avons les talents en France, qui compte des ingénieurs très qualifiés. Mais il manque des Etats sponsors des entreprises et de l’innovation technologique  »,  insiste Jean Michel Karam. Conséquence indirecte de ses manquements,  les choix souverains ne peuvent pas toujours avoir lieu : « Il est difficile d’avoir les moyens d’être souverainiste partout ! Il y a des arbitrages à faire… »


Pour se rapprocher d’un modèle à l’américaine et créer une Silicon Valley, il ne suffit pas de construire un bâtiment moderne et de le décréter pépinière de startups,  comme le rappelle l’entrepreneur : « C’est avant tout un état d’esprit : ne pas avoir peur d’innover,  cela passe par un écosystème solide et facilitateur de business. »


Pour l’heure, l’écosystème proposé aux entreprises de la technologie par la France et l’Europe se heurte selon lui à des freins réglementaires et administratifs. S’en défaire n’est pas simple, et selon Jean Michel Karam l’Etat devrait se transformer en super-entrepreneur. «  Pour y parvenir,  beaucoup de fonds sont nécessaires, et aussi accepter de ne pas obtenir de retours financiers positifs à court terme », conclut-il.


« C’est avant tout un état d’esprit : ne pas avoir peur d’innover, cela passe par un écosystème solide et facilitateur de business. »

Interview issu de l'étude : Concilier performance industrielle et souveraineté technologique, éditée par Instinct Collectif en partenariat avec Cleyrop.


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