DMS Imaging est une société française, fabricant de matériel d’imagerie médicale. A ce titre, elle milite pour une souveraineté et une sécurisation maximale de la donnée de santé, qui compte parmi les plus sensibles.
Pour les fabricants de matériel médical, la notion de souveraineté concerne la donnée, mais aussi le processus même de fabrication. « Depuis 2021, nous détenons une usine dans le Sud de la France pour la fabrication de nos produits : du matériel d’imagerie médicale, précise Samuel Sancerni, PDG de DMS Imaging avant de poursuivre : En ce qui concerne les composants électroniques, informatiques, nous nous fournissons en Europe principalement, et très peu en Asie. »
Une situation qui évite de trop subir les pénuries liées à la crise sanitaire. « Ce sourcing local est plus cher, mais moins risqué », argumente Samuel Sancerni, dont la logique est de privilégier la qualité et la pertinence des fonctionnalités des produits plutôt qu’une approche tarifaire.
Des données sensibles
Lorsque les appareils d’imagerie médicale enregistrent de la donnée, on touche là au plus intime d’une personne. « Nous ne gérons pas en interne les données de santé, elles sont envoyées vers nos hébergeurs tiers », précise Samuel Sancerni.
Ces données sont donc partagées, et il existe un risque de cyberattaque. « Nous utilisons le logiciel Nessus pour traquer les failles de vulnérabilité de nos systèmes », indique le PDG. Par ailleurs, en plus du respect du RGPD, l’entreprise s’aligne sur les normes de sécurité américaines (Hipaa et PHI), très strictes en matière de protection des données de santé.
Favoriser la souveraineté à venir
A qui appartiennent les données de santé ? Au patient ? Au médecin ? A l’analyste ? Au fabricant ? « Les réponses à ces questions restent à définir », estime Samuel Sancerni. En tous cas, il est certain pour l’entrepreneur qu’il faut s’en emparer au niveau local. « Grâce à l’intelligence artificielle, l’interprétation des données de santé issues de l’imagerie se passera de plus en plus de la lecture humaine », prédit Samuel Sancerni, qui s’inquiète d’une perte de maîtrise importante quant à l’utilisation de ces données en cas d’appropriation par les Gafam.
Selon lui, Gaia-X est une initiative européenne prometteuse en matière de souveraineté numérique liée aux données de santé. « La souveraineté permet aussi de favoriser les entreprises du secteur de la santé, leur donnant un avantage concurrentiel et une longueur d’avance sur le time-to-market », conclut le PDG.
« La souveraineté permet aussi de favoriser les entreprises du secteur de la santé, leur donnant un avantage concurrentiel et une longueur d’avance sur le time-to-market. »
Interview issu de l'étude : Concilier performance industrielle et souveraineté technologique, éditée par Instinct Collectif en partenariat avec Cleyrop.
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