La donnée, d’où qu’elle provienne, est au cœur du business de Coface, spécialiste de l’assurance-crédit internationale destinée aux entreprises. Un positionnement qui place l’entreprise en tant qu’observateur privilégié. Entretien avec Xavier Durand, son directeur général.
Coface assure les entreprises contre les risques d’insolvabilité de leurs clients. Pour cela, elle collecte, source, vérifie et améliore les données (bilans économiques, comptes d’exploitation, etc.) de 120 millions d’entreprises dans le monde, à travers 200 pays.
« Nous disposons d’une base de données centralisée, localisée en France. A partir de l’analyse de toutes ces données, nous scorons les entreprises, les secteurs d’activités, les pays, évaluons la prise de risque sur la base de ces connaissances, et monétisons toutes ces données. La data est donc stratégique pour nous », souligne Xavier Durand, directeur général de Coface.
L’absence de cloud
Afin d’assurer le stockage des données, Coface dispose de ses propres serveurs à Paris, sur un modèle de cloud privé. « La performance de notre système nous satisfait », précise Xavier Durand, pour qui confier à des tiers son dispositif serait une perte de contrôle.
En ce qui concerne la constitution de ses bases de données, Coface fait appel à des fournisseurs d’information et n’a pas vocation à internaliser ces solutions. « Par ailleurs, nous investissons beaucoup dans la technologie. Une quinzaine de millions d’euros par Xavier Durand / DG de Coface an, dont une part significative dans la gestion de la data, l’intelligence artificielle, l’analyse de données y compris predictive », précise Xavier Durand.
Coface, qui travaille avec les données du monde entier, remarque une tendance générale au protectionnisme. « Certaines régions du monde durcissent l’accès à leurs données, devenant plus ou moins difficile. C’est le cas de l’Europe, des Etats-Unis, de la Chine, de la Russie… Ces situations rendent l’interopérabilité plus complexe », constate Xavier Durand
Pourtant, ce dernier reste positif : « Durcir les réglementations n’est pas la solution. Il faut miser sur des écosystèmes dynamiques ! La logique de création l’emportera toujours sur la logique de protection. »
« Durcir les réglementations n’est pas la solution. Il faut miser sur des écosystèmes dynamiques ! La logique de création l’emportera toujours sur la logique de protection. »
Interview issu de l'étude : Concilier performance industrielle et souveraineté technologique, éditée par Instinct Collectif en partenariat avec Cleyrop.